

NUMÉRO DE CHAMBRE : 007
ÉTAGE : DERMATOLOGIE
STATUT : MALADE

Kara Talen, amoureuse des céramiques de l'art grec tout autant que de l'argent, se voit entrer dans l'une des organisations les plus vastes du marché noir des ½uvres d'arts. Chargée de reconnaitre les ½uvres de valeurs lors d'effractions dans des tanières aux allures de villas luxueuses, la jeune femme se retrouve vite embarquée dans un conflit à l'aspect de guerre mythologique. Une bataille où l'équipe adverse se pare de poils et de crocs avant d'entrer sur le terrain. »


Néanmoins, les changements de point de vue me font l'effet d'un petit pois dans l'oeil. Ça se voit, et ça gêne. On note une certaine subtilité, mais ce n'est pas suffisant. C'est comme mettre de la vaseline sur un éléphant en espérant le faire entrer dans une fiat panda. On sent l'effort mais ouais, essayer suffit pas. Je conseillerais à l'auteur de travailler sur ses changements de point de vue, quitte à faire des paragraphes entiers sur les autres personnages plutôt qu'une phrase perdue dans les pensées interne de la protagoniste.
L'idée de l'Organisation est superbe. Le tout donne une intrigue principale remisée à l'arrière-plan avec les péripéties et le tout m'a fait penser aux jeux vidéos, avec cette quête principale, les quêtes annexes, les compagnons (avec le voleur, le guerrier baraqué etc) et toute cette atmosphère et ces dialogues qu'on pourrait revoir aisément dans un RPG. En somme, ça m'a bien plu. Limite je suis prête à choisir qui romancer antre Cazio et Adrian et à essayer de coucher avec eux deux coûte que coûte. Comprendront ceux qui auront les références (Bioware forever!).
« Les quatre coéquipiers n'avaient même pas jetés un coup d'½il aux magnifiques tours qui dominaient la ville de toute leur hauteur » : les descriptions sont ajoutées à la narration avec autant de subtilité qu'un rat en peignoir qui mange des pizzas avec des tortues ninjas dans les égouts. Personne ne se douterait de leur existence, pas vrai ? Toute les descriptions ne sont pas incluses dans la narration mais elles sont bonnes, bien transitionnées (oui, ceci est un mot, je l'ai décidé) et jamais totalement inutile (noooon, je ne pense pas à Zola, là maintenant).
« Ils étaient complètement fourbus » et vas-y que je te balance du vocabulaire comme on balance la purée à la cantine du CP. L'auteur n'a pas fini de nous prouver qu'elle maîtrise la langue et son style. Sa plume semble déjà stabilisée, je veux dire par là qu'elle ne la cherche plus, elle a trouvé son équilibre et son identité. Félicitations ! « Un trou noir d'oubli qui fut accueilli comme un vieil ami. » Un soupçon de poésie et le tout vaut bien un demi kinder bueno. Et venant de SOD, c'est plus qu'un compliment. « Visiblement son corps réclamait une douche de la seule façon qu'il pouvait ; en puant comme un veau mort. » Je déteste les tabous. Sérieux, même Voldemort chie, vous savez ? Et Dark Vador ne fait pas appel à la force quand il est constipé. Une touche d'humour pour relever le tout, avec une franchise sans précédent, je dis banco et j'accorde la valeur d'un kinder Bueno.
C'est ça qu'on attend de ce genre de récit, avec un point de vue interne on voit la difficulté de mettre par écrit toutes les pensées parfois incohérentes d'un personnage. Ici, on a description, narration, dialogues JAMAIS inutiles, humour mais pourtant on ne tombe pas dans un style trop facile ; le style est recherché et pourtant, il y a de la fluidité.
Les personnages sont texturisés. J'ai eu moins de mal à identifier les traits de caractères des compagnons que ceux de la protagoniste. Elle ne semble pas balancer dans les extrêmes comme ses camarades (bien que Cazio - comme la calculatrice, classe pour un hacker - me semble plus mou qu'un flamby périmé et plus inintéressant qu'une biscotte sans sel – je ressors toujours les mêmes métaphores, non?). On a le glaçon, le dragueur et... l'italien qui sait cuisiner et qui se plaint tout le temps. Kara, quant à elle, penche entre l'empathique et la je-men-foutiste, entre froideur et sensibilité. Ce n'est pas un reproche, mais un simple constat.
Niveau scénario, le tout se suit bien. Je dirais que le point culminant du suspense est à la fin du chapitre quatre, mais rien ne pousse vraiment le lecteur à continuer sa lecture avant ça, sinon l'adoration d'Adrian (quoiiii ? Fangirlisme à fond !). Les cliffhangers sont un peu mal gérés, bien que la découpe des chapitres soit tout à fait cohérente. Le chapitre cinq fait un peu tâche dans le scénario, tout tourne autour de la romance malgré une introduction excitante sur la vie de fugitifs. On entre dans un domaine psychologiques genre télé-réalité : que font un chouinard, un glaçon, un homme à femmes et une Kara dans une maison ? En bref, j'ai moins aimé la fin de ce chapitre car je m'attendais à autre chose après toutes ces péripéties.
Le rythme est néanmoins bien maîtrisé, les actions arrivent vite, le tout se lit donc assez rapidement, ce qui n'est pas déplaisant sur skyrock. On n'a toutefois pas l'impression de louper des détails, donc tout va bien de ce côté-là. En somme, L'ironie nous survivra, ça vaut bien un Kinder Bueno.

KaraTalen, Posté le mercredi 08 juin 2016 08:42
Bonjour !
Je viens te prévenir que l'Ironie nous survivra compte désormais 7 chapitres.
Petite nouveauté de printemps ; l'histoire se voit doter d'un trailer !
A bientôt,
F. Malinson.